Satsang Sita 10 04 2021






   

Les projections du mental


Comment notre mental définit-il en grande partie nos expériences ?

Le corps mental est comme un grillage au travers duquel la lumière de la conscience est projetée. Elle se manifeste de l’autre côté en forme quadrillée : il y a un impact. A un certain plan, cela est une illusion ou n’est pas réel, mais cela reste quelque chose qui maintient une certaine structure et donc crée des conséquences.

Notre corps mental est marqué dans sa trame d’empreintes infinies – de cette vie, de notre vie dans le ventre de notre mère, quand on marché dans la journée, que nos yeux se posent sur quelque chose…: il y a toute une construction incessante qui se réactualise à chaque fois qu’elle se met en mouvement.



Le centre de toute cette trame est l’identification avec le je, l’ego. Imaginons le corps mental comme poussiéreux, de toutes ces empreintes qui sont là. Dans chaque petite impureté qui circule au niveau de notre écran mental réside aussi le mécanisme d’identification. Plus le mental est rempli d’impuretés, plus nos humeurs ou nos pensées vont onduler ou bouger. On passe de la joie à la tristesse, du j’aime au j’aime pas, on fait comme un balancier d’une pensée à une autre pensée. On continue à intéragir de cette façon, sans s’en apercevoir.

Le jeu d’identification apporte du sens : ce n’est pas quelque chose de bon ou de mauvais… Mais dans cette situation il est très difficile d’être conscient de la conscience elle-même, que tout cela est une opération qui est en train de se dérouler dans le champ de conscience… Il n’y a pas assez de discernement pour faire la distinction entre ce qui est transitoire et ce qui est immuable… On continue à alimenter, en jouant le jeu, en étant dans la trame, on continue à nourrir l’inconscience, l’ignorance, avec notre propre force vitale, on le renforce… C’est comme une boule de neige : plus ça roule plus ça grandit… ça paraît presqu’impossible de sortir de ce circuit. L’ignorance se nourrit d’elle-même.

C’est là où la grâce de Guru arrive. C’est par sa grâce, par son opération divine qu’il arrive une sorte de retournement à l’intérieur de nous-même. Même si c’est passager, un petit instant, ce basculement nous permet de basculer dans une autre perception et de se réveiller. ‘Oh quelque chose est là que je n’avais pas vu’.

Il y a l’éclairage, il y a l’oubli. On apprend par contraste. C’est une erreur de croire qu’on doit se battre contre quelque chose car là même réside la dualité : il faut se débarrasser de quelque chose pour arriver ailleurs, c’est une vision fragmentée… collaborant à la vision globale de la dualité que nous sommes tous en train de créer à chaque instant, n’est-ce pas ? Ce sont des réalités qui sont superposées, dans une forme un peu fractale. Selon notre état de conscience on est capable d’accéder à l’une ou l’autre. La qualité de notre réception, de notre ‘wifi’, permet à ce que nos champs de conscience intègrent plus en même temps.

Comprenons le détachement : dépassons la notion de « il faut se détacher ». C’est une perception qui reste dans la dualité, pour passer d’une chose à une autre. Même si ça peut apporter un certain confort, cela continue à nous enfermer dans cette trame qui est rempli d’impuretés. Les impuretés sont aussi la raison par laquelle notre mental est si fragile, si facilement distrait. Il y a une implication, une dépendance, un enfermement dû à cet état d’emprisonnement. Les identifications peuvent perdre de leur substance et de leur capacité à destabiliser le mental. Celui-ci n’est plus accaparé par les expériences qui sont là.

Ça peut être traduit dans le langage énergétique. Toutes les impuretés mentales qui sont là, elles sont aussi inscrites d’une façon holistique au niveau énergétique, elles influencent le passage du prana dans nos veines subtiles et agitent le courant de notre énergie comme une rivière. L’eau doit trouver son chemin, au fur et à mesure que la rivière s’approche de l’océan, que les pierres sont dégagées, l’eau semble plus sereine.

(En lisant le monde et la nature on peut découvrir les lois des plans subtils. Tout nous est donné, tout nous est offert en abondance, chaque son nous amène vers le silence. Chaque expérience, chaque objet nous ramène à la maison.)

La présence de Guru est éternelle. Rappelons nous de cela quand on est en train de danser dans les trames de maya. Quand on se questionne et que cela ne va pas comme on veut, ou quand on est très joyeux, ayons la grâce de nous rappeler que tout passe. Plus on se passe dans cet alignement, l’œil du cyclone, immobilité totale, présence, plus on collabore à notre façon de ce changement dans notre entourage et à toute la création. Les grandes raisons de beaucoup de mouvements sont qu’on est en train de vivre cette naissance.

C’est très facile d’interagir avec l’Absolu dans la matière. Le sentez-vous ? D’être dans cette convergence multidimensionnelle. Avec des tous petits détails. Hier je cherchais quelque chose, une libellule est venue, je la regarde, et la solution est venue… Vous voyez : ça communique de partout… Donc oui nous vivons dans une période grande exigence, qui nous permet d’aller dans un total dépassement. En même temps que ça devient de plus en plus complexe et difficile, ça devient de plus en plus simple et beau…

Quelles que soient les considérations extérieures, gardez l’esprit libre.

Car un esprit libre ne peut être enfermé.

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Satsang Sita 3 avril 2021

Aujourd’hui, en semaine sainte, je voulais parler avec vous de la présence du Christ… Pour moi le Christ ou Jésus représente un yogi, un « mahasiddha ». Dans mon ressenti profond, je n’en ai aucun doute.




Il est venu au moment de transition d’une ère, où l’on quitte les dogmes qui permettaient une certaine synthèse des mœurs. La relation avec le divin était établie sous une forme de peur. Dieu était honoré comme une entité sévère et punitive. La loi du talion est une loi très rigide – ‘œil pour œil, dent pour dent’. L’homme est soumis à ces lois, courbé. Cet être arrive comme un grand révolutionnaire pour l’époque. Grâce à la force qui l’anime, il apporte la bonne nouvelle, l’amour inconditionnel, l’énergie christique : celle qui par la porte du cœur nous met en lien avec le divin, transforme notre relation aux autres. Tout ce qu’il fait, chacun de nous peut le faire, et encore plus, en étant relié avec la Source de toute création.

Il symbolise la colonne vertébrale entre Terre et Ciel. La croix fait un lien du haut en bas et aussi une ligne horizontale reliant tous les êtres. Au cœur, il est posé comme une porte. Sa position est celle de notre cœur. Le cœur est le point de jonction.

Il crée l’axe par son sacrifice et la descente des royaumes les plus lointains de l’oubli, dans la mort, dans la séparation la plus absolue que l’être puisse connaître, il descend en conscience pour amener la trame, la trace. Dans le plus profond de l’oubli, on comprend que la lumière y est.

Naturellement, en croisant des situations cette semaine de préparation à cette descente, là où l’obscurité se faisait présence, je reconnaissais la présence christique, la lumière qui était là, en l’appelant par son nom à l’intérieur de mon cœur. Je disais « je te vois ici, je te reconnais, révèle-toi ». J’ai eu des compréhensions très profondes… Quand on vit des questions presqu’impossibles, on a qu’une envie : se débarrasser de toute cette chape de plomb, on se débat la dedans, on veut à tout prix s’en défaire. On a l’élan de notre âme d’aller vers le beau, le pur, l’absolu, l’harmonie qui sont des qualités directes de notre essence. Mais cette attitude nous maintient dans une dualité, dans une impression qu’il nous faut quitter quelque chose pour aboutir à autre chose. Il y a une construction. Ici/là bas. Blanc/noir. Jour/nuit. C’est là que se fait la jonction : reconnaître la présence christique en toute chose. Dès qu’on pose le regard, on peut reconnaître cette petite flamme qui est encore là, se poser dessus, garder notre attention posée dessus, l’inviter, le reconnaître, rester en lien, sentir tous ces parfums, ces sensations d’absolu. Cela grandit et devient le plus visible, le plus imprégné, transforme de l’intérieur vers l’extérieur, par notre capacité de le reconnaître.

Il n’existe pas de façon plus juste à mon avis, que de faire cette bascule qui nous est aujourd’hui demandée. En tout cas pour moi c’est un axe fondamental à comprendre. Chacun va l’interpréter à sa manière et va avoir un rôle particulier et une note particulière pour ramener à cette musique. Cette compréhension interne doit être notre colonne, notre lien direct avec notre souffle.

Expérimentez, laissez une place à l’intérieur de votre cœur, invitez cette énergie christique, appelez, observez comme cela répond immédiatement, avec une saveur, une vibration absolument particulière, celle de l’amour. Rentrons dans cette expérience de l’obscurité vers la lumière, de la mort vers la vie.

Les empreintes de Lazare parlent des morts, des aveugles qui retrouvent la lumière… ‘Ta foi libère.’ Laissons la foi à l’intérieur de nous grandir. Laissons cet espace disponible, même si on ne sait pas comment, si on ne sait pas quoi faire. Laissez une possibilité. La foi n’est pas une croyance. C’est un souvenir, une brèche laissée à la naissance permettant de percevoir la lumière absolue au travers de cette illusion de séparation. C’est comme quand on se réveille en se souvenant d’un rêve lointain, il y a quelques bribes : la foi nous permet cela, c’est l’élément essentiel nous permettant de nous rappeler de qui nous sommes.







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